l'aqueduc de Floursies à Bavay

Durant la période de l'Antiquité, un aqueduc Romain amenait de l'eau depuis la source de la fontaine de Floursies à la Ville Gallo Romaine de Bagacum (Bavay)

 

Il s'agit d'un aqueduc construit vers 150 et qui mesure 21 km de long.

 

 

La fontaine de Saint ELOY à Floursies

 

C'est le point d'origine de l'aqueduc.

C'est d'une fontaine circulaire constituée de dalles de pierres bleues. Elle est située à proximité de l'église Saint Rémy du village de Floursies. Elle est remplie d'une eau claire sur environ 1 mètre. On peut voir sur le mur de la fontaine la date de 640 en gothique. La captation de la fontaine date de la construction de l'aqueduc (150) et a été reconstruite et réaménagée au 16ème siècle.

ci dessous: photo de la plaque gravée en gothique. On peut y lire : "saint eloy DCXXXX" soit 640. Ce n'est pas la date de construction de la fontaine mais la date à laquelle Saint-Eloy a accédé à l'Episcopat.

           

ci-dessus: différentes vues de la fontaine de Floursies. On voit la statue de saint Eloy



L'église, justement, a été construite à partir du 12ème siècle à partir des pierres de l'aqueduc. Ce dernier a donc servi de carrière. On peut d'ailleurs voir une de ces pierres en forme de goulotte sur le premier rang et à gauche de la façade de l'église.

Les origines de la source

Il faut en fait parler de plusieurs sources. La source principale du temps de l'aqueduc semble essentiellement venir d'un endroit appellé fosse amère. Il s'agit d'une mare situé dans une zone humide du bois de  la Haye d'Avesnes (bois de la Garde), se situant à 1km au nord est de la fontaine de Floursies. De cette mare et dans la direction de Floursies, à 200 mètres environ, on trouve un collecteur , à la lisière du bois. Il est aujourd'hui souvent asséché mais l'eau coule à nouveau en cas de période humide. 

La photo ci dessus montre le collecteur qui contenait une mare. Il se trouve en bordure de la haye d'Avesnes, dans une prairie.

En aval, vers Floursies, et dans le prolongement du bassin montré ci-dessus, on trouve sur plusieurs centaines de mètres un couloir humide dont le niveau est plus bas de quelques dizaines de centimètres que la prairie. Ce couloir est encadré de clotûres empêchant le bétail de s'y enliser. Il s'agit de l'ancien ruisseau qui amenait l'eau jusqu'à la fontaine de Floursies. L'agriculteur exploitant actuellement ces terrains confirme qu'un drain fait de terre cuite rouge affleure à certains endroits. Lors de travaux d'aménagements, d'autres drains collecteurs ont été découverts provenant de différentes zones, démontrant ainsi les multiples sources alimentant la fontaine de Floursies et expliquant son important débit.

 

Pierre de l'aqueduc

Cette pierre, en forme de goulotte, a servi au premier rang du mur à la construction de l'église de Floursies. D'autres éléments de réemploi sont visibles au niveau de l'église. 

 

 

L'aqueduc


Il ne subsiste que quelques ruines de l'aqueduc long de 20 km. On peut en observer sur différents sites.

Il n'y a pas de trace visible de l'aqueduc jusqu'au mur des Sarrasins de Dourlers (voir plus loin), mais des sondages réalisés par Mr Chevalier vers 1830 ont retrouvé le passage souterrain de la route d'Avesnes au niveau de Mont-Dourlers et du chemin de la croix ainsi qu'à Trieux Gaillon.

Parmi les vestiges de l'aqueduc, il y a un mur affleurant en surface au nord de Dourlers appelé le "mur des Sarrasins".. On retrouve ce mur plus à l'ouest au niveau du sol.

 

                                                              

le "mur des sarrasins" à Dourlers. Il est couvert de végétation et de ronces, sous lesquelles on voit la construction de bricaille..

 

Dans le bois , au sud est d'Ecuelin, on trouve les vestiges d' un drain fait de briques, point de passage de l'aqueduc.

Un 2ème aqueduc a été découvert en 1880 et décrit par Minan, dont un vestige se trouve dans le bois du Temple, à 1 km au sud-est d'Eclaibes. Cet aqueduc n'est pas lié à celui de Bavay ; en effet le reste signalé se trouve à la côte 168, trop bas pour pour rejoindre l'aqueduc de Bavay qui aurait du "remonter".

A Saint Rémy du Nord, l'aqueduc, jusqu'alors enterré, devient aérien. On retrouve un mur d'environ 60m longeant un chemin menant à la Sambre qui part de la D959. Il s'agit du soubassement de l'aqueduc. Le parement n'existe plus, seul subsite la partie "intérieure" de l'aqueduc constitué essentiellement de pierre bleue, de fragments de brique et de tuile, liés par un ciment rose.

                                         

 

ci dessus, photos du mur de Saint-Rémy du Nord

 

Dans le prolongement de ce chemin et du mur, à 100 mètres en contrebas, on trouve un ancien ouvrage massif en forme d'ilot au milieu du champ, extrêmement ruiné et difficilement fouillable à cause des ronçes épaisses qui s'y trouvent. De l'autre côte de la Sambre, on trouve un massif idendique, mais sur 20 mètres de long

photo du massif qui se trouve dans le prolongement du chemin. Il s'agirait de l'emplacement d'un réservoir de chasse des eaux. Un système de tuyaux en plomb sur le pont, et montés en siphon auraient permis de limiter la hauteur du pont enjambant la Sambre. De tels dispositifs existent ailleurs et sont encore visibles avec leurs installations  (Beaumont, Lyon etc). Un calcul a montré qu'environ 400 tonnes de plomb ont été nécessaires à la fabrication des tuyaux.

Le plan des réservoirs de chasse est disponible en page téléchargements.

La traversée de la Sambre par l'aqueduc a nécessité la construction la plus importante. On suppose que des tuyaux de plomb on été utilisés. (Anales du cercle archéologiques de Mons 50-53 tome 62, p.89). Les travaux de canalisation de la Sambre ont vraisemblablement terminé de détruire les constructions de l'aqueduc.

A vieux Mesnil, on trouve 4 massifs de 2 mètres de large et espacés de 5 mètres dans les fondations d'une maison. On pense que ce sont les représentants des quelques 42 piliers de soutien de l'aqueduc qui franchissait le ruisseau du bois du Mesnil, près de Manissart, en contrebas. Un autre vestige du mur d'une largeur de 4 mètres affleure à 80 mètres plus au sud-est sur le chemin, dans un buisson.


Les vestiges de l'aqueduc à Vieux Mesnil sont nommés " les tournelles de Vieux Mesnil ".


Il n'y a pas de vestige connu de l'aqueduc de Vieux-Mesnil jusque Bavay, néanmoins, les restes d'un aqueduc ont été retrouvés par Maurice Hénault à proximité de la route de Maubeuge.

L'eau depuis Floursies vers Bavay était amenée gravitairement, c'est-à-dire en suivant une pente d'écoulement naturelle. La fontaine de Floursies se trouve à la côte 184,5 mètres et Bavay à la côte 149 mètres. Le dénivelé est donc de 35 mètres. On ne connaît pas le point d'arrivée de l'aqueduc car il n'a pas été retrouvé, mais on le situe à l'est immédiat de Bavay, aux environs de l'ancienne route vers Maubeuge.

La première partie du tracé de l'aqueduc suit les courbes de niveau de Floursies à la Sambre. La deuxième partie, après le passage de la Sambre jusque Bavay, semble plus linéaire.

 

 

Carte de l'aqueduc

Voici la carte du tracé de l'aqueduc sous forme d'une ligne courbe rouge. Ce tracé est reconstitué d'après les fouilles entreprises par de nombreux auteurs dont les publications ont été déterminantes. Le tracé de l'aqueduc suit les courbes de niveau.

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